Intégration des énergies renouvelables : un pilote R&D pour relever les défis de l’hybridation

Énergies renouvelables : un pilote R&D pour relever les défis de l’hybridation !

Localisation : Risø Hybrid Power Plant – DTU-TotalEnergies Excellence Center for Clean Energy (DTEC), Danemark

Marie-Noëlle Semeria, directrice R&D Lines, TotalEnergies : Le Hybrid Power Plant, c’est un élément fondamental de notre stratégie de recherche. Ici, l’expérimentation apporte un pendant absolument indispensable pour valider tous les travaux de modélisation.

Julien Cabrera, responsable du programme R&D Hybrid & Storage, TotalEnergies : Le pilote que vous avez ici, c’est le pilote HPP (Hybrid Power Plant). L’idée, c’est d’intégrer un certain nombre de technologies pour mieux appréhender la problématique de l’hybridation. Vous avez derrière moi deux éoliennes Vestas. Vous avez 330 kW de panneaux solaires. Vous avez un conteneur Saft de batteries. Tout ça sera intégré dans un centre, le laboratoire HPP, dans lequel on va aussi intégrer des technologies de contrôle-commande, et d’émulation de réseau pour reproduire des situations de micro-grid qu’on retrouve un peu partout sur nos sites.

Kaushik Das, professeur associé, directeur scientifique Hybrid, Storage & Grid, DTU : C’est un centre de recherche unique au monde par sa taille : suffisamment petite pour tester différentes méthodes et suffisamment grand pour dépasser l’échelle du labo. Ce type d’installation nous permet de simuler des pannes de réseau et de voir comment les actifs renouvelables ou le Hybrid Power Plant peuvent y faire face et soutenir la transition verte à venir du réseau.

Mark Been, directeur R&D Line Power, TotalEnergies : Le Hybrid Power Plant va servir à faire toutes ces expériences pour mieux comprendre et définir les algorithmes de protection quand on a un apport massif de capacité renouvelable. Il y a beaucoup d’interactions et de pertes d’énergie d’où le besoin de mieux mobiliser et concevoir les centrales, le but étant aussi d’étudier les différentes formes de flexibilité avec l’emploi de batteries. On est vraiment ravis de travailler avec DTU, l’une des entités les plus respectées au monde pour l’électricité, mondialement réputée pour ses travaux sur l’éolien. La collaboration DTEC ne se limite pas au HPP. Elle va bien au-delà. On parle d’électricité, on parle d’éolien et potentiellement aussi des énergies futures.

Julien Cabrera : L’idée d’avoir un partenariat entre l’industrie et l’académique, c’est que l’académique est évidemment très bon sur la théorie mais on n’est jamais meilleur que quand on cherche à résoudre un problème précis. L’avantage de TotalEnergies, c’est qu’on a des sites existants, donc des problématiques à leur soumettre. Forcément, la recherche est mieux guidée.

Kaushik Das : En tant que chercheur, j’aime voir émerger de nouveaux problèmes pour pouvoir les résoudre. Travailler avec TotalEnergies, c’est voir l’aboutissement de nos recherches. C’est très gratifiant pour un chercheur.

Marie-Noëlle Semeria : La R&D de TotalEnergies est très ouverte. On travaille en open innovation. À peu près 40 % de nos ressources sont avec nos partenaires. L’Université technologique du Danemark apporte des compétences importantes. Le gros sujet qu’on attend aujourd’hui, c’est le projet GREAT, programme scientifique et technique autour de l’entité pilote de Hybrid.

Beste Erel, cheffe de projet GREAT, TotalEnergies : GREAT signifie « Grid Enhancement for Ancillaries in Tomorrow’s Power System ». Au cours de ce projet, on va essayer de comprendre comment prévoir les besoins de flexibilité du réseau européen. Il est déterminant de pouvoir bénéficier de l’installation du Hybrid Power Plant, sur le campus DTU, pour permettre de valider nos modèles et voir si l’on arrive à tester la capacité expérimentale des différents actifs.

Julien Cabrera : Dans un enjeu aussi complexe que la transition énergétique, notre rôle en tant que chercheurs, c’est de trouver les bonnes pistes, les bonnes solutions, qui nous permettront d’avoir une énergie sûre, pas chère et durable.

Mark Been : Il reste tant à faire pour gérer les réseaux en Europe. Il y a tant de différents réseaux nationaux : comment les relier ? Avec l’augmentation des énergies renouvelables, la stabilité du réseau devient un enjeu majeur. Il faut donc être là, dans cette transition, aux avant-postes pour être sûrs de délivrer les électrons.