Pour répondre à son ambition de neutralité carbone en 2050, ensemble avec la société, TotalEnergies agit pour réduire les émissions de ses installations industrielles opérées (Scope 1 et 2) de plus de 40 % d’ici 2030.
Sommaire
- Nos objectifs
- Nos leviers
- Nos progrès 2021
- Améliorer l’efficacité de nos installations
- Tendre vers zéro émission de méthane
- Capter et stocker le carbone de nos installations
- Compenser les émissions résiduelles avec les puits naturels de carbone
Nos objectifs
Notre première responsabilité d’opérateur industriel est de baisser les émissions issues de nos activités. TotalEnergies a rendu public début 2019 son objectif de diminuer les émissions de ses installations opérées à moins de 40 Mt d’ici 2025, et s’est fixé un objectif de réduction en 2030 d’au moins 40 % par rapport à 2015 des émissions nettes Scope 1 + 2 (y compris puits de carbone) pour ses activités opérées.
Nos leviers
Le principal levier pour atteindre ces objectifs est de développer des projets de réduction des émissions sur nos sites industriels, en utilisant les meilleures technologies disponibles : amélioration de l’efficacité énergétique, baisse du brûlage, réduction des émissions de méthane, approvisionnement en électricité renouvelable et enfin CCS pour les émissions résiduelles.
Pour atteindre l’objectif d’émissions nettes, les projets fondés sur la nature permettront en 2030 de compenser une partie limitée de nos émissions.
Nos progrès en 2021
Les émissions Scope 1 + 2 ont baissé de 41,5 Mt à 37,0 Mt (hors effet Covid) entre 2020 et 2021, notamment grâce à la concrétisation de 120 initiatives de réduction des émissions à travers la Compagnie.
Ces données intègrent le démarrage de deux usines de génération électrique à cycle combiné (CCGT).
Améliorer l’efficacité de nos installations
Réduire le brûlage
La limitation du brûlage de routine est une priorité pour baisser les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES).
Depuis 2000, TotalEnergies a pris l’engagement de ne plus recourir à cette pratique pour ses nouveaux projets. Membre fondateur de l’initiative “Zero Routine Flaring by 2030” de la Banque mondiale depuis 2014, la Compagnie s’est engagée à mettre fin à ce type de brûlage d’ici 2030.
La baisse depuis 2010 du brûlage de routine est de 90 % et nous nous fixons un nouvel objectif pour atteindre dès 2025 un niveau inférieur à 0,1 Mm3 /j.
Le brûlage occasionnel (« de non-routine »), lié à des problèmes opérationnels ou au démarrage des installations, ainsi que le brûlage de sécurité, qui sert à les protéger, font également l’objet de plans d’actions. Par exemple, en Argentine et en Bolivie la Compagnie a réduit de moitié son brûlage de sécurité, grâce à une mesure en continu des débits de gaz et à une optimisation des réglages de la torche.
Consommer moins d’énergie
Améliorer l’efficacité énergétique, c’est réduire la quantité d’énergie utilisée, et donc les émissions, pour délivrer une quantité d’énergie donnée.
Améliorer notre efficacité, c’est aussi repenser l’utilisation de chaleur perdue de nos unités. Un travail de cartographie des sources de chaleur perdue, puis de quantification a été mené sur certaines des raffineries, dont celle de Leuna en Allemagne. Des études sont en cours pour voir comment valoriser ces calories disponibles dans les écosystèmes industriels ou civils voisins.
La digitalisation des sites, sur laquelle la Compagnie s’engage résolument, est un levier pour améliorer notre performance énergétique. Fin 2021, 27 des 46 sites opérés consommant plus de 50 000 tep/an ont mis en place un système de management de l’énergie auditable, en suivant par exemple la norme ISO 50001 sur le management de l’énergie.
Notre Digital Factory développe des solutions pour améliorer notre performance énergétique
La Digital Factory de TotalEnergies a ouvert ses portes en 2020 et rassemble jusqu’à 300 développeurs et data scientists.
Elle a pour vocation de développer les solutions numériques dont la Compagnie a besoin pour améliorer ses opérations industrielles, proposer de nouveaux services à ses clients notamment en termes de maîtrise de consommation énergétique, se développer dans les nouvelles énergies et réduire son impact environnemental.
Par exemple, la solution digitale. « E² » y a été développée par nos foreurs. « E² » permet d’estimer en temps réel, la consommation énergétique des différents équipements d’un appareil de forage ainsi que les émissions de GES associés.
Ces données sont directement accessibles aux équipes qui les intègrent en continu aux prises de décisions opérationnelles.
Une équipe «CO2 Fighters» dédiée à la réduction de nos émissions
Depuis fin 2018, une équipe dédiée à la réduction de nos émissions de GES, les « CO2 Fighters », traque nos émissions de GES partout dans la compagnie.
L’objectif est de stimuler la culture bas carbone au sein de la Compagnie, d’initier des projets d’efficacité énergétique et d’accélérer l’électrification d’installations ainsi que le verdissement des consommations énergétiques.
L’équipe a suivi plus de 400 projets de réduction des émissions de GES, dont une majorité ayant un coût inférieur à dix dollars par tonne de CO2 . D’ici 2025, 160 projets dans l’amont et plus de 200 dans l’aval permettront de réduire les émissions Scope 1 + 2 de 2,5 Mt CO2 et 4,5 Mt CO2 respectivement.
Projet « Go Green » réduire nos émissions Scope 2 liées aux achats d’électricité
En 2020, TotalEnergies décide de viser une neutralité carbone sur l’ensemble des achats d’électricité de ses sites opérés en Europe d’ici à 2025.
La totalité des besoins en électricité des sites industriels et commerciaux, ainsi que de nos bureaux, sera couverte par de l’électricité renouvelable produite par les capacités régionales de TotalEnergies en Europe.
Une approche similaire a été engagée aux États-Unis. L’ensemble représentera de l’ordre de 7 TWh/an.
Pour l’Europe, ces besoins seront couverts par des fermes solaires acquises en Espagne en 2020 pour une capacité de 5 GW et une production de 10 TWh/an d’ici 2025. 6 TWh/an seront destinés à nos sites européens, par le biais d’un Power Purchase Agreement (PPA).
Pour les États-Unis, la Compagnie a acquis en 2021 un portefeuille de 2,2 GW de projets solaires et 0,6 GW de projets de stockage par batterie, afin de couvrir l’intégralité de la consommation électrique de nos sites industriels opérés, parmi lesquels la plateforme de raffinage-pétrochimie de Port Arthur et les sites pétrochimiques de La Porte et Carville.
Ainsi, le Scope 2 pour le périmètre opéré de la Compagnie devrait être réduit de plus de 2 Mt CO2 par an à partir de 2025.
Tendre vers zéro émission de méthane
Le méthane est un gaz à effet de serre au pouvoir de réchauffement global 25 fois plus élevé que le CO2 sur 100 ans.
En 2021, le GIEC a évalué son impact sur le réchauffement actuel à 0,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. La COP26 a donc souligné le rôle majeur que doit jouer la réduction des émissions de méthane pour contenir le réchauffement climatique, au travers des conclusions finales (le Pacte de Glasgow) ainsi qu’au travers du Global Methane Pledge, engagement de 105 pays à l’initiative des États-Unis et de l’Union européenne* à réduire leurs émissions de méthane de 30 % en 2030 par rapport à 2020.
* Représentant 70 % de l’économie mondiale et près de 50 % des émissions anthropogénique de méthane de la planète
De nouveaux objectifs…
La Compagnie travaille à réduire ses émissions de méthane depuis plusieurs années, ainsi, elle a divisé par 2 ses émissions opérées de méthane entre 2010 et 2020.
Dans la ligne des accords de Glasgow, la Compagnie prend de nouveaux objectifs pour la prochaine décennie : Moins 50 % en 2025 et moins 80 % en 2030, par rapport à 2020.
La Compagnie maintient également son objectif d’une intensité méthane inférieure à 0,1 % sur ses installations gazières opérées.
… En phase avec la société et le scénario Net Zéro 2050 de l’AIE
La Commission européenne a proposé en décembre 2021 un nouveau cadre européen pour décarboner les marchés du gaz et réduire les émissions de méthane.
L’AIE a publié en mai 2021 le rapport « Net Zéro by 2050 – A Roadmap for the Global Energy Sector » décrivant un scénario de neutralité carbone en 2050. Celui-ci comprend une baisse de 75 % des émissions de méthane des secteurs charbon, pétrole et gaz entre 2020 et 2030.
Mesurer plus précisément les émissions de méthane
La Compagnie est pionnière dans la détection et la quantification des émissions sur l’ensemble de la chaîne de valeur. TotalEnergies opère un site de test des technologies de mesure des émissions de méthane, la plateforme TADI (Total Anomaly Detection Initiatives) unique au niveau européen, et n’ayant qu’un seul équivalent au niveau mondial aux États-Unis. TotalEnergies accélère d’autre part le déploiement de sa technologie de détection par drone appelée AUSEA sur l’ensemble de ses sites opérés dès 2022.
Réduire nos émissions sur chaque source
Pour tendre vers « zéro émission de méthane », l’action sera renforcée sur chacune des sources d’émissions :
- réduction des évents : en 2021, la baisse par rapport à 2020 liée à la réduction des évents a été de 6 kt/an (projets au Gabon et au Royaume-Uni) ;
- réduction du brûlage : en 2021, la baisse liée à la réduction du brûlage par rapport à 2020 a été de 1,8 kt/an ;
- réduction des fuites : des campagnes annuelles de détection et de réparation des fuites sur tous les sites opérés vont être déployées à compter de 2022. En 2021, la baisse liée à la réduction des fuites a été de 4 kt/an avec une réparation significative sur notre actif OML58 au Nigéria.
Tous les nouveaux projets incluent d’autre part des critères de design stricts pour éviter les émissions de méthane : pas de gaz instrument, pas d’évents froids en continu et installation systématique de torches fermées (closed flare) comme cela a été fait sur les sites de CLOV en Angola, de Moho Nord au Congo et d’Egina au Nigéria.
Détection et mesure des émissions de méthane par drone
AUSEA embarque un capteur miniaturisé (1,4 kg) sur un drone afin de quantifier les émissions, en mesurant les concentrations dans le panache et en remontant à la source. Cette technologie a montré une précision supérieure aux technologies commerciales disponibles. Elle a été déployée avec succès au Nigéria, au Congo et aux Pays-Bas.
Capter et stocker le carbone de nos installations
Réduire les émissions de nos installations passe également par le développement de processus industriels pour le captage, le transport et le stockage de CO2
En mer de Norvège, la Compagnie contribue au développement de ces solutions depuis 1996 pour diminuer les émissions des gisements de gaz naturel de Sleipner (2) et Snøhvit.
Le CO2 dit « natif », c’est à-dire associé à ce gaz naturel, est réinjecté dans le sous-sol après avoir été séparé.
Nos projets actuels de stockage de CO2 sont situés en mer du Nord pour profiter de son important potentiel, notamment dans des champs déplétés opérés par TotalEnergies. Ils bénéficient en outre d’un contexte réglementaire européen favorable.
Ils nous permettront de réduire nos propres émissions mais aussi, grâce à des capacités additionnelles, de proposer à nos clients de stocker leurs émissions de CO2 pour réduire leur Scope 1 et notre Scope 3 Sur l’ensemble de la filière CCS et nous visons désormais le développement d’une capacité de stockage d’environ 10 MtCO2 /an d’ici 2030.
Fournir de l’hydrogène bleu à nos raffineries
Aux Pays-Bas, la Compagnie étudie un projet pour capter, dès 2026, 900 ktCO2 /an émis par l’unité de fabrication d’hydrogène de la raffinerie de Zélande. Le CO2 serait ensuite transporté et stocké dans le cadre du projet Aramis.
En France, TotalEnergies a lancé en juillet 2021, avec quatre autres partenaires, l’évaluation du développement en Normandie d’un réseau de collecte et d’export maritime de CO2.
En Belgique, la Compagnie étudie avec ses partenaires le projet CO2 [email protected] de collecte et de transport des émissions de CO2, des émissions de CO2 sur la zone industrielle portuaire d’Anvers. Dans ces trois cas, le CO2 serait stocké dans des réservoirs déplétés en mer du Nord.
Développer des projets de transport et stockage
En Norvège, la Compagnie a lancé, avec Equinor et Shell, le projet Northern Lights, premier projet de transport et stockage de CO2 à grande échelle. Approuvé par l’État norvégien en 2020, le projet est en phase de construction. Il permettra aux émetteurs industriels, en Norvège ou ailleurs en Europe, de stocker leurs émissions.
Aux Pays-Bas, TotalEnergies étudie avec ses partenaires le projet Aramis visant à développer une chaîne logistique et un hub dans le port de Rotterdam pour le transport du CO2 vers des champs déplétés offshore. Certains de ces champs sont opérés par TotalEnergies.
Au Royaume-Uni, la Compagnie travaille avec ses partenaires sur le projet de transport et de stockage Northern Endurance Partnership, qui vise à décarboner les régions industrielles de Teesside et Humber.
Compenser les émissions résiduelles avec les puits naturels de carbone
Au-delà de nos actions pour éviter et réduire les émissions de GES, atteindre la neutralité carbone avec la société imposera de compenser les émissions résiduelles de CO2.
Pour cela, TotalEnergies investit dans les puits naturels de carbone, comme la forêt, l’agriculture régénérative ou les zones humides.
Le modèle de gestion des espaces se doit d’être intégré et partagé avec les populations locales, afin de combiner et d’équilibrer la valeur des revenus économiques agricoles et forestiers, avec celle des co-bénéfices pour les populations, les sols, la biodiversité, le cycle de l’eau, et celle des crédits carbone.
La Compagnie s’associe à des partenaires expérimentés pour maîtriser l’approche long terme qui s’impose et les risques de ces projets complexes. Les projets seront certifiés selon les meilleurs standards tels que Verra VCS, CCB ou d’autres.
Pérou
Depuis 2021, TotalEnergies et l’ONG CIMA (Centro de Conservación, Investigación y Manejo de Areas Naturales) collaborent pour assurer le financement des opérations de conservation de la forêt primaire du parc national Cordillera Azul qui protège 1,35 million d’hectares en Amazonie péruvienne et est inscrit sur la liste verte de l’IUCN.
Ces opérations incluent des mesures de surveillance et prévention, par les gardes forestiers, de la dégradation et de la déforestation du parc ainsi que le développement d’activités économiques soutenables dans la zone tampon autour du parc telles que les cultures agroforestières durables et leurs chaînes de valeur, l’écotourisme, l’artisanat. L’accord prévoit plus de 15 Mt CO2 évitées sur 10 ans.
République du Congo
En mars 2021, TotalEnergies et le groupe Forêt Ressources Management ont engagé avec la République du Congo un partenariat pour une opération de gestion agricole et forestière inclusive de grande ampleur pour la séquestration de plus de 10 MtCO2.
La gestion intégrée avec les partenaires de plus de 50 000 ha sur 35 ans prévoit une forêt plantée de 38 000 ha, 2 000 ha d’agroforesterie et la conservation des forêts galerie. L’opération vise des productions agricoles et de bois énergie durables à mener avec les populations locales.