Projet de GNL NFE : 5 questions à Laurent Vivier

Projet de GNL NFE au Qatar

Cinq questions à Laurent Vivier

Ce projet intitulé NFE (North Field East) est un projet de gaz offshore, au Qatar, qui constitue la dernière étape en date du développement du projet North Field, gigantesque champ de gaz en mer, en cours de développement depuis déjà plusieurs années. Mais cette fois, nous nous trouvons dans la partie orientale de ce champ.

Alors de quoi s’agit-il ? Il s’agit, pour TotalEnergies et QatarEnergy, d’unir leurs forces pour développer cette partie du champ de gaz. Il y aura huit plateformes offshore et 80 puits, qui fourniront du gaz à plusieurs trains de liquéfaction qui seront construits à terre, le GNL étant destiné à l’exportation.

Pourquoi TotalEnergies a-t-il été sélectionné pour ce projet ?

Je pense que nous avons remporté ce projet pour deux raisons. D’abord, parce que nous sommes extrêmement motivés par le GNL : il est au cœur de notre stratégie de développer le gaz naturel via le GNL. Ensuite, parce que, dans le GNL, nous sommes présents d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur, à la fois en amont, en marketing et en aval. Et c’est précisément ce que recherchait QatarEnergy : un partenaire qui ne se cantonne pas au développement du champ gazier, mais soit présent tout au long de la chaîne de valeur.

En quoi ce projet affecte-t-il notre position dans le secteur de l’énergie au Qatar ?

Le Qatar est un pays très important pour nous. Il est très important car nous y avons une longue histoire. Nous y sommes présents depuis quatre-vingts ans. Et ceci est la dernière étape de notre développement dans ce pays, où nous renforçons une fois de plus notre présence.

Mais celle-ci ne se limite pas au GNL. Notre histoire au Qatar est longue, mais aussi très diverse. Nous sommes présents dans le GNL, bien sûr, avec le projet NFE comme dernier jalon en date, mais aussi dans le développement de champs de pétrole, en raffinage-chimie et avec le MS. Nous avons aussi un centre de recherche et sommes également présents dans le domaine des renouvelables, puisque nous allons ouvrir et « énergiser », comme on dit maintenant, une ferme solaire d’une capacité de 800 MW.

Quel est le rôle du GNL dans le portefeuille de la Compagnie ?

Chez TotalEnergies, nous croyons au gaz naturel, car nous y voyons une énergie de transition, qui va nous aider à réduire nos émissions, notamment en remplaçant le charbon dans la production d’électricité. À ceci, j’ajouterais que nous avons désormais un second impératif concernant le gaz naturel : celui de la sécurité de l’approvisionnement. Il nous faut trouver de nouvelles sources pour alimenter les marchés, non seulement en Asie, mais aussi en Europe, du fait de la crise actuelle en Ukraine. Le Qatar est donc un pays très important pour nous, qui atteste de notre engagement à développer notre activité dans le domaine du GNL. Or vous savez que nous avons dû attendre plus longtemps que prévu au Mozambique pour réunir les bonnes conditions afin de développer certains projets. Nous avons été freinés, bien évidemment, dans le développement de nos projets en Russie. Ce projet au Qatar tombe donc à point pour montrer la dynamique qui est la nôtre dans le développement du GNL.

En quoi le projet NFE est-il bas-carbone ?

D’abord, nous allons capter et réinjecter sous terre le CO₂ natif issu du projet North Field. Ensuite, nous avons inclus dans le projet l’électrification de certains processus. L’électricité requise proviendra du réseau qatari, lequel comporte une part de renouvelables, dont des énergies que nous lui fournissons, ce qui permet de réduire l’élément CO₂ dans la production d’énergie.