GNL, un carburant marin qui a le vent en poupe

04/04/2017

GNL, un carburant marin qui a le vent en poupe

Nouveau partenariat pour Total dans les carburants marins. Et c’est de nouveau de GNL qu’il s’agit.

Le Groupe vient en effet de signer un protocole d’accord avec Pavilion Gas. Doté d’une licence qui lui permet d’importer et de charger du GNL dans le port de Singapour, Pavilion Gas permettra à Total de fournir à son tour ses clients de la zone. L’accord ouvre également la possibilité de coopérer à plus long terme sur le plan logistique pour réduire les coûts de chargement.  

Il y a quelques mois, un accord majeur avait déjà été trouvé entre Total et CMA CGM, acteur majeur du transport maritime, portant là aussi sur la fourniture de GNL comme carburant marin, entre autres carburants. À la même période, Total s’associait également avec la compagnie maritime française Brittany Ferries pour lui fournir du GNL à partir de 2019.

Derrière ces annonces, Total Marine Fuels Global Solutions (TMFGS), la filiale du Groupe spécialisée dans les carburants marins, œuvre pour diversifier son offre de produits et capter un nouveau marché. Pourquoi et comment ?

Fournir du GNL comme carburant marin, une évolution naturelle pour Total

Dans le domaine maritime, les évolutions règlementaires poussent les acteurs du secteur à réduire l’impact environnemental de leurs activités. Dès le 1er janvier 2020, ils ne pourront plus utiliser que des carburants marins dont le taux de soufre est limité* à 0,5 % contre 3,5 % aujourd’hui.

Pour Total, fournir à ses clients un carburant marin ne dégageant ni soufre, ni particule, et moins de CO2 et de NOx, tel que le GNL, s’inscrit pleinement dans son ambition de devenir la major de l’énergie responsable.

Même si elle est un nouveau business, cette activité découle directement de ce que Total sait déjà faire par ailleurs. Pour Olivier Jouny, directeur général de Total Marine Fuels Global Solutions, « Total est à la fois présent dans les carburants marins traditionnels et dans le GNL (production, transport, trading). En combinant ses forces dans ces deux domaines, il peut devenir un acteur important du soutage de GNL. »

L’autre atout de Total est à chercher du côté de la variété de son offre produits, y compris sur les carburants marins. TMFGS est ainsi en mesure de proposer à ses clients une offre multi-énergies, mixant GNL et fioul conventionnel, contenant soit 0,5 % de soufre, soit 3,5 % pour les navires équipés d’un système permettant de réduire les émissions de polluants (dit scrubber). C’est tout l’objet du partenariat entre Total et CMA CGM signé en février dernier.

Un marché prometteur

Sur un marché de 250 millions de tonnes par an, tous carburants de soute confondus, la consommation de GNL pourrait représenter 10 millions de tonnes d’ici à 2025. L’objectif de Total est de capter 10 % de ce marché. Et pour Olivier Jouny, notre portefeuille de clients s’y prête bien : « Plus de 50 % est constitué de porte-conteneurs, secteur prometteur puisque ces navires consomment des volumes importants. Nous croyons aussi beaucoup au potentiel du GNL pour les ferries et les croisiéristes. »

Avant d’y parvenir, l’un des chantiers de TMFGS sera de réfléchir au développement d’infrastructures en Europe et en Asie pour optimiser les coûts logistiques (chargement et navire de soutage), encore un frein à l’émergence de ce marché.

*Conformément à la règlementation promue par l’Organisation maritime internationale.