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Paris : Total a présenté aujourd’hui aux instances représentatives du personnel ses perspectives pour son outil de raffinage en France. Ce plan vise à donner les moyens à chaque site de Total en France de résister aux aléas des marchés pour être durablement profitable. A cette fin, Total se propose d’investir pour moderniser la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) et transformer celle de La Mède (Bouches-du-Rhône) et ainsi pérenniser les activités de ces sites industriels.
Sur les cinq raffineries de Total en France, les trois raffineries de Gonfreville (Haute-Normandie), Grandpuits (Seine-et-Marne) et Feyzin (Rhône) ont démontré en 2013 et 2014 leur résistance face à un environnement économique dégradé et leur capacité à dégager des résultats positifs durables. Deux autres, Donges et La Mède, sont confrontées à de réelles difficultés et sont devenues structurellement déficitaires. Fort de ce constat, Total présente un programme d’investissement majeur afin d’améliorer la performance de ces deux sites et leur donner des perspectives d’avenir :
A La Mède, un investissement de 200 millions € pour transformer le site et notamment créer la première bio-raffinerie française, l’une des plus grandes d’Europe, pour répondre à la demande croissante en biocarburants, tout en arrêtant, fin 2016, le traitement de pétrole brut.
A Donges, un investissement de 400 millions € pour moderniser le site afin de lui assurer de nouveaux débouchés rentables grâce à des carburants moins soufrés et conformes aux évolutions des spécifications européennes.
« Face à la crise que connait le raffinage européen, il y a trois attitudes possibles. La première, la facilité, c’est de jeter l’éponge. La deuxième, l’immobilisme, c’est de ne rien faire et de disparaitre. La troisième, c’est d’innover et de se réinventer pour répondre aux évolutions de la demande. L’idée force de notre plan pour le raffinage de Total en France est de remettre nos activités industrielles, notre offre, en phase avec l’évolution des marchés. Le plan que nous présentons aujourd’hui apporte des solutions durables pour les raffineries de Donges et La Mède. Il vient redonner un futur à ces deux sites industriels et renforce ainsi les perspectives de l’outil de raffinage de Total en France », a commenté Patrick Pouyanné, directeur général de Total. « Comme nous l’avons fait pour le projet d’avenir de Carling en Lorraine, les maîtres-mots pour la mise en œuvre de ce plan sont : anticipation et concertation. Total conduira cette transformation industrielle sans aucun licenciement, ni mobilité géographique contrainte pour les salariés non-cadres. »
Une réponse aux évolutions de l’industrie et de son marché
Depuis 2008, la demande en produits pétroliers a diminué de 15% en Europe, réduisant les débouchés du raffinage européen. Cette tendance à la baisse est structurelle car elle résulte des efforts d’efficacité énergétique et de la moindre consommation des véhicules dans le cadre des engagements pris par l’Europe de réduire ses émissions de CO2.
A cette baisse continue du marché européen, s’ajoutent la révolution du pétrole et gaz de schiste américains qui favorisent le raffinage américain et la concurrence des raffineries d’Asie et du Moyen-Orient. Ces deux phénomènes privent les raffineries européennes d’une partie de leurs débouchés en Europe et à l’exportation et ont accentué la surcapacité dans le raffinage européen.
Premier raffineur européen, Total poursuit donc l’évolution responsable de son outil industriel en France dans le prolongement de la reconversion de la Raffinerie des Flandres (2010), de la modernisation de la Plateforme de Normandie dans laquelle a été investi près d’un milliard d’euros (2012) et de la mise en œuvre du projet d’avenir de Carling (2015).
Avec la modernisation de sa raffinerie de Lindsey au Royaume-Uni annoncée en 2015, Total aura ainsi mené à bien à horizon 2017 l’adaptation de son outil industriel européen au marché et réduit ses capacités de raffinage-pétrochimie de 20% en Europe en 2017 comme le Groupe s’y était engagé en 2012.
Transformer la raffinerie de La Mède
Un investissement de 200 millions € pour transformer le site et créer la première bioraffinerie française, l’une des plus grandes d’Europe, pour répondre à la demande croissante en biocarburants.
Afin de restaurer durablement la compétitivité de son site de La Mède, Total va transformer une partie de ses unités pour y développer des activités d’avenir. Parallèlement, Total maintiendra certaines activités de raffinage de produits pétroliers, tout en arrêtant, fin 2016, le traitement de pétrole brut lourdement déficitaire.
Répondre à la demande croissante en biocarburants
L’activité phare du site sera une bio-raffinerie de taille mondiale (500 000 t/an) qui produira du biodiesel grâce au raffinage d’huiles usagées en priorité et d’huiles végétales en complément. Total a choisi une nouvelle technologie française fournie par Axens qui permet de produire un biodiesel (HVO) de grande qualité qui se mélange parfaitement au diesel, sans aucun impact sur la qualité du carburant ou sur les moteurs, et sans limite d’incorporation.
En Europe, une directive fixe l’objectif de 10% d’énergie renouvelable dans les transports en 2020. En France, le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte prévoit de faire croître la part des biocarburants de 7,7% en 2014 à 15% d’ici 2030.
La transformation de La Mède s’inscrit ainsi dans une dynamique d’avenir, en phase avec la volonté du Groupe de prendre une part active au développement des énergies renouvelables, notamment de la biomasse, compléments indispensables aux énergies fossiles pour assurer les besoins de demande en énergie tout en maîtrisant les émissions de CO2.
Maintenir les synergies avec la pétrochimie et développer des activités porteuses
Parallèlement à la transformation d’une partie des unités du site et à l’arrêt du traitement de brut, Total maintiendra les activités de raffinage rentables et en développera d’autres. Parmi elles :
- Le maintien de certaines unités de raffinage (reformeur) pour produire l’hydrogène nécessaire au bio-raffinage permettra de conserver l’ensemble des synergies entre La Mède, Naphtachimie et la pétrochimie locale. Total réaffirme ainsi sa présence durable dans Naphtachimie (JV 50/50 Total/Ineos). Total développera également son activité de jet fuel pour aviation civile en visant 30% du marché européen à partir du site de La Mède.
- Le développement d’une plateforme de logistique et de stockage (1,3 million m3) dédiée aux activités de négoce de produits raffinés et à la fourniture des clients de Total. Cette plateforme contribuera à l’activité du Grand Port Maritime de Marseille.
- La construction d’une ferme photovoltaïque de technologie SunPower (filiale de Total), d’une capacité de production de 8 MW, qui permettra de satisfaire 50% des besoins en électricité du site.
- La construction d’un atelier de production d’AdBlue, un additif qui permet de diminuer les émissions d’oxydes d’azote des moteurs diesel et dont le marché est en forte croissance.
- Après le succès du centre de formation Oléum créé dans le cadre de la reconversion du site de Dunkerque, la création d’Oléum Sud, une école de formation à taille réelle en partenariat avec IFP Training, orientée notamment vers la formation dans les métiers de l’Exploration-Production.
Total s’engage à s’associer aux initiatives des collectivités locales en faveur du développement de nouvelles activités dans la région PACA et à accompagner tout particulièrement les entreprises partenaires concernées par l’évolution du site en mettant en place un fonds de soutien. Total rencontrera ainsi chacune de ces entreprises, qui représentent environ 250 emplois, pour examiner et anticiper avec elles les solutions d'accompagnement vers les nouvelles activités. Par ailleurs, la phase de construction de nouvelles unités représentera une activité supplémentaire pour les entreprises locales.
Un projet industriel fort avec un accompagnement social exemplaire
Total conduira cette transformation industrielle sans aucun licenciement, ni mobilité géographique contrainte pour les salariés non-cadres (OETAM). Sur les 430 postes que compte aujourd’hui le site de La Mède, 250 postes seront maintenus sur la plateforme.
La décroissance des effectifs se fera progressivement par des départs anticipés en retraite, des offres de postes sans mobilité géographique contrainte pour les salariés non-cadres principalement vers le Groupe et ses filiales, et des mutations de cadres.
Ce projet est soumis au processus légal d’information-consultation des instances représentatives du personnel de Total.
Moderniser la raffinerie de Donges
Un investissement de 400 millions € pour moderniser le site afin de lui assurer de nouveaux débouchés rentables grâce à des carburants moins soufrés et conformes aux évolutions des spécifications européennes.
A Donges, Total va construire de nouvelles unités qui assureront au site de nouveaux débouchés en Europe. Cet investissement massif permettra d’améliorer significativement la rentabilité de la raffinerie et d’inscrire ainsi son avenir dans le long terme. Le développement de nouvelles unités de raffinage sur site sera accompagné du détournement de la voie ferrée qui coupe actuellement la raffinerie en deux et nuit à sa compétitivité.
De nouvelles unités pour de nouveaux débouchés
Actuellement, la raffinerie de Donges manque de capacité de désulfuration et une part significative de ses carburants sont exportés car ils ne répondent plus aux évolutions des spécifications européennes. Cette situation pénalise l’équilibre économique de Donges. Afin d’assurer de nouveaux débouchés au site, le projet prévoit :
- La construction d’une unité de désulfuration des charges intermédiaires qui permettra de produire des carburants moins soufrés et donc conformes aux évolutions des spécifications européennes.
- La construction d’une nouvelle unité de production d’hydrogène nécessaire au fonctionnement de l’unité de désulfuration. Cette unité, construite par un opérateur extérieur, fera l’objet d’un contrat long terme avec la raffinerie.
Moderniser la raffinerie nécessite de détourner la voie ferrée
La raffinerie, qui est classée Seveso seuil haut, est traversée par une voie ferrée où les trains passent au milieu des unités. Pour Total, qui donne la priorité absolue à la sécurité dans tous ses sites industriels, il est indispensable de voir évoluer cette situation particulière qui nuit par ailleurs à la compétitivité du site. En effet, le tracé actuel de la voie ferrée est difficilement compatible avec le développement de nouvelles unités de raffinage et son détournement est donc nécessaire pour assurer l’avenir de la raffinerie.
A cette fin, Total a engagé des discussions avec l’État et les collectivités locales de façon à ce que la décision de détournement de la voie ferrée puisse être confirmée dans les meilleurs délais. L’objectif est de finaliser ces discussions avant la fin de l’année 2015 et Total a d’ores et déjà pris l’engagement de financer cet investissement dans une infrastructure publique à hauteur d’un tiers du montant global, l’État et les collectivités prenant en charge le complément, comme cela est la pratique en matière de plan de prévention des risques technologiques.
Ce calendrier permettra de finaliser les études d’ingénierie en 2016, et, en fonction du progrès des procédures relatives à la voie ferrée, Total sera en mesure d’attribuer les contrats de construction des nouvelles unités dès 2017, en vue de les démarrer en 2019.