Energy Outlook 2023 : notre vision de la transition énergétique à 2050
Energy Outlook 2023
Notre vision de la transition énergétique à 2050
Le 13 novembre 2023, TotalEnergies dévoilait son Energy Outlook. Avec ce document, la Compagnie entend contribuer aux réflexions sur les enjeux et défis de la transition énergétique. Le TotalEnergies Energy Outlook détaille les scénarios mondiaux de l’énergie à horizon 2050 développés par la Compagnie – Momentum et Rupture – en les comparant à un scénario Tendances Actuelles, afin de mieux mesurer l’impact des différents leviers permettant de mener à bien la transition énergétique d’ici à 2050. Face à la croissance de la population mondiale, TotalEnergies se mobilise pour répondre aux trois grands défis de la transition énergétique : assurer un approvisionnement en énergie à prix abordable nécessaire au développement humain, assurer la sécurité énergétique de chaque pays et décarboner l’énergie pour en limiter les effets induits en termes de gaz à effet de serre.
Une transition énergétique en marche, qui diffère d’un pays à l’autre
Au regard des indicateurs mondiaux sur les 20 dernières années, la demande en énergie primaire et les émissions provenant de la combustion d’énergie fossile croissent moins rapidement que le produit intérieur brut (PIB). Ainsi, alors que le PIB mondial a augmenté de 3,3 % par an en moyenne sur la période 2000/2021, les émissions de CO2 ont connu une hausse de 1,7 % par an et la demande totale d’énergie primaire de 1,8 % par an. Ce découplage est observé dès le début des années 2000 pour la demande de pétrole, qui a cru jusqu’en 2019 au même rythme que la population, et depuis 2015 pour le charbon. Dans le même temps, l’approvisionnement en énergies renouvelables a connu une hausse de 2,6 % par an en moyenne, couvrant par là même 40 % de la croissance de la demande d’énergie primaire des cinq dernières années.
De grandes disparités face à la transition énergétique persistent. TotalEnergies distingue trois zones géographiques :
- Les pays NZ50 : 40 pays, essentiellement de l’OCDE, qui se sont engagés à la neutralité carbone nette en 2050.
- La Chine, isolée, car l’évolution de sa demande d’énergie se rapproche désormais de celle des pays NZ50.
- Le Global South, constitué des autres pays du globe (à l’exception de la Chine) qui aspirent à un niveau de vie plus élevé et donc à un accès à l’énergie.
Alors que les besoins en énergie du Global South, confronté à une forte croissance démographique, augmentent significativement, l’impératif de justice climatique appelle à un accompagnement de la transition énergétique de ces pays, en finançant les investissements nécessaires au développement des énergies bas carbone et en organisant le transfert de technologies et la formation.
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Accord de Paris : des enjeux divers
Pour respecter l’Accord de Paris, il convient de prendre en compte les enjeux spécifiques à chaque bloc.
Pour les pays NZ50 et Chine, il est essentiel de contenir et modifier la demande grâce à l’efficacité énergétique mais aussi au déploiement de nouvelles technologies et aux changements de comportements. Il faut accélérer la construction du système énergétique bas carbone, moins dépendant aux énergies fossiles, tout en maintenant le système énergétique actuel le temps que la demande s’ajuste. Ainsi, les gains générés par l’ensemble de ces actions permettraient de faire baisser la demande d’énergie primaire dans les pays NZ50 de 22 % d’ici 2050, selon le scénario Rupture. Dans le même scénario, cette demande baissera de 9 % en Chine.
Pour le Global South, l’enjeu principal est de satisfaire une demande en forte croissance tout en substituant la biomasse traditionnelle par des énergies modernes et en faisant progresser l’efficacité énergétique grâce aux technologies des pays avancés. Le scénario Rupture montre une croissance de la demande en énergie primaire de l’ordre de 29 % mais une part des énergies décarbonées qui atteindrait 54 %. Le scénario Tendances Actuelles conduirait quant à lui à une hausse de la demande de 75 %.
Par ailleurs, le déploiement de solutions de captage-stockage de carbone est essentiel pour accompagner la transition du mix énergétique et rester bien en dessous de l’objectif de 2°C. Les évolutions précédemment décrites dans le scénario Rupture devraient permettre de diviser par deux les émissions de CO2 en 2050 vs 2021. Selon ce scénario, 6 Gt de CO2 pourraient être capturées puis stockées ou transformées sous forme de matériau stable. Enfin, la reforestation serait indispensable pour capturer le CO2 résiduel.
Dans ce cadre, les projets mondiaux de stockage de CO2 continuent d'augmenter massivement, notamment dans les pays NZ50, portés par une réglementation favorable. Avec un objectif à 2030 de développer une capacité de stockage de CO2 de plus de 10 millions de tonnes par an, TotalEnergies investit dans ce secteur afin d’atteindre la neutralité carbone, ensemble avec la société. Pour cela, la Compagnie s’appuie sur des projets principalement situés en mer du Nord où est développée une offre de transport et de stockage de CO2 comme service aux clients.
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Accélérer la transition énergétique
Le scénario Tendances Actuelles qui aboutit à une hausse des températures supérieure à 3°C en 2100 montre que le rythme actuel n’est pas soutenable pour atteindre les objectifs de la transition énergétique et que notre défi collectif est de nous en éloigner le plus possible tout en garantissant le développement économique, notamment du Global South.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre : un défi majeur et des opportunités
Plusieurs actions à fort impact permettraient de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Ainsi, alors que les émissions anthropiques mondiales de GES atteignaient 58 GtCO2e2 en 2021, l’élimination du charbon du système électrique et celle des émissions de méthanes liées aux combustibles fossiles permettraient de s’affranchir respectivement de ~10 Gt CO2 et ~4 Gt CO2e. De même, la décarbonation des transports, en particulier du secteur routier entraînerait l’élimination d’environ 6 Gt CO2.
2 CO2 équivalent
Transformer la demande en énergie
Consommer mieux et moins d’énergie dans l’industrie, le résidentiel et le tertiaire
Les leviers pour accélérer la transition énergétique en consommant moins et mieux d’énergies dans l’industrie, le résidentiel et le secteur tertiaire sont nombreux. Ils doivent répondre à l’un ou l’autre de ces enjeux : décarbonation du mix énergétique et changement de comportement/efficacité énergétique.
Voici certains de ces leviers, retenus dans le scénario Rupture :
Demande industrielle | Décarbonation du mix énergétique | Changement de comportement / efficacité énergétique |
---|---|---|
Électrifier les outils de production | ✓ | ✓ |
Utiliser du gaz en remplacement du charbon, ce qui divise par deux les émissions | ✓ | |
Capter le CO2 ou utiliser l'hydrogène bas carbone pour progressivement supprimer ces émissions résiduelles | ✓ |
Demande résidentielle et commerciale | Décarbonation du mix énergétique | Changement de comportement /efficacité énergétique |
---|---|---|
Remplacer la biomasse traditionnelle (~85 % de la bioénergie en 2021) par des énergies modernes dans le Global South | ✓ | ✓ |
Électrifier au maximum | ✓ | ✓ |
Améliorer l’efficacité énergétique (ex : isolation des bâtiments) | ✓ | |
Modifier les comportements de consommation (ex : température de consigne) | ✓ |
Consommer mieux et moins d’énergie dans les transports
Alors que l’ensemble des transports (véhicules légers, véhicules lourds, aviation et transport maritime) représente 26 % dans la consommation finale d’énergie en 2021, le scénario Rupture prévoit de contenir la demande d’énergie dans ce secteur en agissant sur les deux leviers de décarbonation du mix énergétique et changement de comportement/efficacité énergétique.
- Véhicules légers : développer les transports collectifs mais aussi remplacer les véhicules thermiques par des véhicules électriques, tout en investissant dans un réseau de bornes de recharge.
- Véhicules lourds : travailler à décarboner les parcs de véhicules, investir dans le réseau de recharge tout en continuant à innover, notamment dans les batteries.
- Aviation : augmenter la production de carburant aérien durable, investir massivement dans les e-fuels et améliorer l’efficacité énergétique des appareils.
- Transport maritime : diversifier les carburants marins bas carbone en substitution au pétrole, investir dans les dérivés de l’hydrogène et améliorer l’efficacité énergétique.
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L’essentiel en moins de 3 minutes avec Thomas-Olivier Leautier, chef économiste chez TotalEnergies
Nous souhaitons partager notre connaissance du monde de l'énergie, ce qui nous semble important de mettre en œuvre mais aussi les bonnes et les moins bonnes nouvelles du secteur.
Quel est le principe d’un « Energy Outlook » ?
Le TotalEnergies Energy Outlook présente un ensemble de scénarios pour toutes les énergies jusqu'en 2050. Nous le publions pour deux raisons. D’abord car ce document constitue un cadre à notre stratégie mais aussi car nous souhaitons partager notre connaissance du monde de l'énergie au plus grand nombre, ce qui nous semble important de mettre en œuvre et, enfin, les bonnes et les moins bonnes nouvelles du secteur.
Quels sont les 3 faits les plus marquants TotalEnergies Energy Outlook de cette année ?
Il y a trois éléments clés à retenir.
Le premier c’est qu’il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles en ce qui concerne la transition énergétique.
La bonne nouvelle c’est que cette transition a débuté. Lorsque l’on regarde la croissance du PIB, elle est bien plus élevée que la croissance de la demande énergétique. La deuxième bonne nouvelle c’est que nous avons à notre disposition les technologies bas-carbone puissantes nécessaires. Nous avons également la solution des véhicules électriques pour décarboner la mobilité et les énergies renouvelables pour produire de l’électricité.
La mauvaise nouvelle c’est que cette transition se fait trop lentement. Les énergies fossiles représentent toujours environ 80 % de la demande énergétique. C'est à peu près la même chose qu'en 2000. C’est donc trop lent. Et si nous n'accélérons pas, nous ne pourrons pas rester alignés avec les objectifs définis dans l'Accord de Paris.
Le deuxième point clé à retenir c’est qu’il est nécessaire, lorsqu’on évoque la transition énergétique, d’admettre qu’il y a différents pays et des circonstances, elles-aussi très différentes.
Le troisième point clé c’est qu’il y a trois leviers d’actions que nous pouvons activer rapidement pour réduire les émissions de CO2.
Le premier levier c’est d'augmenter la pénétration des véhicules électriques. Le deuxième consiste à arrêter de produire de l’électricité grâce au charbon. Le troisième levier concerne évidemment les émissions de méthane. Le méthane est extrêmement puissant comme gaz à effet de serre. Nous savons comment éliminer ces émissions. Nous savons comment le réduire dans la production de pétrole, de gaz et de charbon. Donc, nous devons agir rapidement.
Quelles sont les priorités de TotalEnergies pour accélérer la transition énergétique ?
Nous agissons sur deux leviers majeurs. Comme je le disais, le premier levier désigne notre travail sur les émissions de méthane. On va encore les réduire d’ici 2030, les objectifs que nous nous sommes fixés le montrent. Nous agissons également pour réduire nos émissions de CO2 de notre production (scopes 1 et 2) et atteindre les meilleurs standards en la matière.
Le second levier renvoie au développement des énergies renouvelables et de la génération d'électricité. Grâce aux modèles élaborés dans le cadre de notre TotalEnergies Energy Outlook, nous sommes convaincus que l'électricité, une électricité propre, est l'avenir de l'énergie et nous développons notre activité dans ce domaine. Cette année, nous avons lancé notre business Integrated Power et nous avons engagé environ 4 milliards d’investissements pour développer l'électricité produite grâce aux énergies renouvelables parce que c'est là que nous pensons pouvoir faire la différence.