Droit de réponse de TotalEnergies au journal Le Monde

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Paris, le 9 septembre 2022 - Face aux affirmations inexactes de l’article publié par le journal Le Monde daté du 25 août 2022 et intitulé « le gaz de TotalEnergies sert la guerre russe », le journal le Monde a dû publier les éléments suivants dans le cadre d’un droit de réponse :

« Non, TotalEnergies n’exploite, ni ne coexploite, le gisement de Termokarstovoye. TotalEnergies est actionnaire minoritaire (49%) de Terneftegaz aux côtés de Novatek qui en est actionnaire majoritaire (51%). Terneftegaz est opérée par du personnel de Novatek et TotalEnergies n’y a pas de rôle opérationnel. En tant qu’actionnaire minoritaire, TotalEnergies n’en est pas l’exploitant ni le coexploitant et avait, comme vous l’indiquez, apporté des ressources, notamment des contributions en capital et financements, en 2009 lors du lancement de ce premier projet développé entre Novatek et Total. Au demeurant, TotalEnergies n’a plus apporté de financement à Terneftegaz depuis 2015, laquelle est autofinancée, et TotalEnergies n’a pas perçu de dividendes de Terneftegaz depuis février 2022, c’est-à-dire depuis le début du conflit déclenché par la Russie contre l’Ukraine.

Non, le « gaz de TotalEnergies » n’alimente pas des bombardiers russes. Les gaz à condensat produits par la société Terneftegaz sont entièrement vendus à Novatek (de même que toute la production de Terneftegaz, y compris la production de gaz) qui les achemine dans son usine de Purovsky pour les stabiliser avant de les traiter afin de les transformer en produits raffinés commercialisables.
Du point de vue contractuel, TotalEnergies n’a pas d’implication dans les activités opérationnelles de Novatek. Contrairement à ce que vous laissez entendre, un actionnaire minoritaire d’une société cotée n’a pas accès à plus d’informations que les autres actionnaires de la société et l’essentiel des informations de nature opérationnelle figure dans les documents de référence de Novatek. Cependant, à la suite de la parution de votre article, pour que la « lumière la plus complète soit faite », en tant qu’actionnaire de Novatek, TotalEnergies a saisi le 25 août le management de Novatek d’une demande d’information sur le devenir des condensats de gaz produit par le champ de Termokarstovoye.
TotalEnergies a publié le 26 août la réponse que Novatek lui a apportée:
« Tous les condensats instables produits par nos filiales et sociétés liées à Novatek, y compris Terneftegaz, sont traités dans notre usine de stabilisation de condensats de Purovsky. Cette usine de Purovsky contribue également à stabiliser les condensats d’autres producteurs russes dont la part dans la charge de l’usine ne dépasse pas 20%.
La totalité des condensats stabilisés à l’usine de Purovsky en provenance des productions des filiales et sociétés liées de Novatek, incluant Terneftegaz, sont livrés au complexe industriel de Ust-Luga dans la région de Leningrad. Ce complexe industriel de Ust-Luga fabrique une série de produits dont du kérosène qui est exclusivement exporté hors de Russie et ce jet fuel n’a pas les certificats nécessaires pour être vendu sur le marché russe. »
Dès lors non, les condensats du champ de Termokarstovoye ne servent pas à fournir du kérosène à l’armée russe, cette allégation ne reposant sur aucune base factuelle sérieuse.

Non, TotalEnergies n’a pas réalisé ses résultats du premier semestre 2022 grâce à ses activités en lien avec la Russie. Vous indiquez que les autres groupes pétroliers et gaziers occidentaux se seraient désengagés de Russie ; cette affirmation mériterait d’ailleurs d’être vérifiée auprès des entreprises en question car compte tenu des restrictions imposées par la législation russe, il peut y avoir des écarts entre annoncer l’intention de quitter la Russie et mettre ce retrait effectivement en œuvre. Ces groupes auraient subi « au passage des pertes colossales » et vous ajoutez : « Rien de tel pour TotalEnergies, pour qui demeurer en Russie a au contraire permis de réaliser des profits inespérés ».
Cette dernière affirmation contient deux inexactitudes. Tout d’abord, TotalEnergies a, exactement comme les autres groupes énergétiques occidentaux que vous citez, enregistré des pertes significatives liées à la Russie (supérieures à toutes les sociétés que vous citez sauf l’une d’entre elles) puisque notre société a enregistré dans ses comptes une provision de 4,1 milliards de dollars au premier trimestre et de 3,5 milliards de dollars au deuxième trimestre, provisions liées principalement à la prise en compte de l’impact potentiel des sanctions internationales sur la capacité d’exécution du projet Arctic LNG2 et sur la valeur de sa participation dans Novatek soit un total de 7,6 milliards de dollars de pertes.
En outre, TotalEnergies a publié de façon transparente depuis le premier trimestre, les résultats de ses activités en Russie : ils se montent, hors les provisions exceptionnelles mentionnées ci-dessus, à 1,7 milliards de dollars sur le premier semestre, soit seulement 9% du résultat de la Compagnie - hors provisions exceptionnelles. Compte tenu des 7,6 milliards de pertes décrites précédemment, la Russie a donc contribué à une perte sur le résultat de la Compagnie du premier semestre de 5,9 milliards de dollars.
La Russie n’a donc pas été une source de profits inespérés comme vous l’affirmez, mais une source de pertes massives. Comme pour les autres sociétés pétrolières que vous citez, les résultats élevés du premier semestre de TotalEnergies sont liés aux prix des marchés internationaux du pétrole et du gaz, et non pas à sa présence en Russie. »

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