Alliance Stratégique entre Total et Petrobras
08/03/2017
Il est l’homme des missions compliquées. Mais c’est surtout un homme d’expérience. Ancien ministre. Capitaine d’industrie, Pedro Parente a exercé dans le passé les plus hautes responsabilités. En mai dernier, il a pris les rennes de Petrobras avec un objectif : rendre au fleuron national brésilien toute sa superbe.
Depuis 10 mois, Pedro Parente s’attèle à la tâche. L’une de ses décisions majeures est d’avoir noué avec Total une alliance stratégique. Pour célébrer ce partenariat d’une ampleur sans précédent, Total a invité Pedro Parente à s’exprimer devant les managers du groupe réunis le 1er mars à Paris. C’est à cette occasion que nous l’avons rencontré.
M. Parente, merci d'accepter de nous répondre.
Pourquoi Total et Petrobras s'accordent bien pour former cette Alliance stratégique ?
Nous partageons les mêmes valeurs.
C'est, pour moi, un point de départ essentiel. Sans valeurs communes, ça n'aurait pas de sens.
Mais il faut considérer aussi le fait que nous sommes certainement les acteurs les plus importants de l’exploration-production en eaux profondes.
Aussi bien Total que Petrobras ont développé des technologies de pointe.
Par exemple, pour Petrobras, il sera très important d'avoir accès aux connaissances acquises par Total au large des côtes africaines.
Et nous apporterons à Total notre technologie développée dans l'est de l'Atlantique et dans l'Atlantique Sud.
Nous profiterons tous de ces Échanges de technologies
Nous sommes complémentaires.
Quelle différence y a-t-il entre une Alliance stratégique et un simple partenariat ?
Un simple partenariat porte généralement sur un champ ou un actif spécifique.
Une Alliance stratégique va plus loin, au-delà d'un actif ou d'un champ donné.
On Échange des technologies, on Échange des collaborateurs qui vont par exemple du Brésil en France pour visiter votre centre de recherche à Pau, et vice-versa.
Total a une grande expérience de la problématique des Émissions de CO2.
Nous avons une grande expérience des eaux profondes et très profondes, et Total pourra profiter de certains aspects de notre travail.
Nous voici donc partenaires, tout en demeurant concurrents.
Comment voyez-vous l'Équilibre entre concurrence et coopération entre les grands acteurs de l’industrie ?
En toute franchise, je ne nous considère pas comme des concurrents.
Je nous vois beaucoup plus comme des partenaires. Nous ne vendons pas nos produits sur les mêmes marchés locaux.
Nous coopérons sur de nombreux champs brésiliens.
Nos bruts s’échangent sur le marché international, nous n’en déterminons pas les prix.
C'est le marché qui fixe les prix.
Donc je ne vois aucun conflit potentiel ni aucun risque que, parce que nous travaillons dans le même secteur, cela pourrait d'une façon ou
d'une autre nuire à cette alliance.
D’un niveau plus personnel, est-il plus difficile d'être ministre ou patron de Petrobras ?
C'est une question très intéressante. En tant que ministre, j’ai dù faire face à la crise énergétique.
Et traiter la crise énergétique, c'Était agir directement sur tous les foyers du Brésil et sur ses industries. Sur leur alimentation Électrique.
C'Était extrêmement complexe et extrêmement stressant. Mais en termes de complexité et du nombre de variables sous mon contrôle, chez Petrobras, il y a plus de variables sous notre contrôle.
Il y a donc beaucoup plus de travail, et cela nécessite une disponibilité sans faille. Petrobras est la 2Ëme plus grosse entreprise du Brésil. Nous Étions numéro un et nous allons le redevenir†!
Mais c'est une entreprise d’envergure, et très complexe.
Un travail à plein temps.
Exactement.