#AskPP – Épisode 2
17/11/2023
Mobilité électrique, rupture générationnelle et projets Tilenga et EACOP, Patrick Pouyanné répond aux questions des Français.
Thierry : Je lui pose la question comme ça ?
Quel est l'investissement dans l'électricité, dans les voitures électriques de TotalEnergies ?
Patrick Pouyanné : L'investissement dans l'électricité et dans les voitures électriques, c’est notre contribution majeure à la transition, puisqu'on investit plus de 4 milliards d'euros dans cette électricité. Et notamment pour les voitures électriques,on a abordé la mobilité électrique par plusieurs angles. On est à la fois dans les batteries, pour les véhicules électriques, puisqu'en ce moment on investit dans des Gigafactories, des grandes usines, dont la première est dans le Nord de la France, avec les constructeurs automobiles Stellantis et Mercedes. TotalEnergies est dans ce business par sa filiale Saft, qui fait partie de la Compagnie. Et puis, bien évidemment, mobilités électriques ça veut dire bornes de recharge, chargeurs. On va atteindre la millième borne de recharge haute puissance, c'est-à-dire à charge rapide, qu'on aura installée en France. Donc on est en train d'investir fortement dans la mobilité électrique, pour que vous puissiez acheter vos véhicules électriques et trouver de l'énergie. À la fois sur les autoroutes, l'objectif c'est d'équiper plus de 160 stations d'autoroute en bornes de recharge électrique, de mailler la France. Mais aussi dans les villes où on crée des hubs électriques, des nouvelles stations d'un nouveau genre où vous n’allez trouver que des bornes de recharge électrique pour votre voiture. Au cœur des villes, parce que c'est là que, pour l'instant, le marché se développe le plus vite. Donc l'électricité, pour nous, c'est l'énergie du XXIᵉ siècle. L'électricité, c'est celle qui permet de répondre au changement climatique, de décarboner. C'est pour ça que TotalEnergies a décidé de développer un business d'électricité à grande échelle, qui fera à peu près 20 % de notre entreprise à horizon 2030.
Olivia : Bonjour, je m'appelle Olivia, j'ai une question pour Monsieur Pouyanné : pensez-vous qu'il y a une rupture générationnelle entre les jeunes qui veulent changer et les anciens non ?
Patrick Pouyanné : Je pense que tout le monde a été jeune dans sa vie. Les jeunes veulent toujours changer. Moi aussi j'ai été jeune. Et c'est normal, quand on est jeune, on aspire à une forme d'idéal. Donc je pense que le climat, pose une question qui, effectivement, oppose les générations, ce qui n'est pas très bon sur le fond. Parce que ce n'est pas qu'ils ne veulent pas changer les anciens, c'est que vous leur dites en gros : ça fait des années que vous n'avez pas fait, maintenant il faut que vous fassiez et nous on va hériter d'une planète où il sera plus compliqué de vivre. Moi j'accepte la critique. Mais ce que j'attends des jeunes, des jeunes qui viennent dans l'entreprise TotalEnergies, c'est de motiver les anciens pour aller plus vite. Les anciens ont pris conscience, vous savez. Si Total est devenue TotalEnergies, quelque part et investit fortement dans ces énergies renouvelables, c'est parce qu'on a pris conscience que cette question du changement climatique était majeure. On a tous des enfants de votre âge, et donc on a ce dialogue, ce débat, en tant que parents. Il influence,évidemment. Nous sommes tous des citoyens, on n'est pas que des employés d'une entreprise. Plutôt que de parler de rupture, parlons de comment on peut travailler ensemble et motiver. Moi j'attends des jeunes qu'ils poussent les anciens à aller plus vite.
Baptiste : Bonjour, je m'appelle Baptiste, et j'ai une petite question pour Monsieur Pouyanné qui est de savoir : comment il peut monter un projet de ce type en Ouganda et ne pas se baser sur tous les rapports scientifiques qui ont été mis en place ?
Patrick Pouyanné : Pourquoi on investit dans un projet en Ouganda, de nouveaux projets pétroliers ? Parce qu'en fait, aujourd'hui, la demande de pétrole continue à augmenter. Les rapports scientifiques ne disent pas qu'il faut arrêter de produire du pétrole. Les rapports scientifiques disent : il faut viser la neutralité carbone en 2050. Et à partir de là, la question c'est : quelles sont les trajectoires, pour qu’on aille vers cet objectif de Net Zéro, dans lequel TotalEnergies s'est engagé. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, notre énergie, celle qu'on utilise tous les jours, c'est de l'énergie fossile. Et les champs de pétrole, si on n'en produit pas de nouveaux, chaque année on perd 3 % de la production. Donc, il faut qu'on investisse dans des nouveaux projets comme celui en Ouganda. J'ajoute que l’Ouganda, c'est un pays pauvre. Et ce pays, ce n'est pas parce qu'il a trouvé son pétrole plus tard que les autres qu'il n'aurait pas le droit, lui aussi, de le développer pour investir pour ses populations. Donc la question en fait, elle est multiple. Les scientifiques nous disent : il faut qu'on aille vers la neutralité carbone Net Zéro. Je les crois, on est engagés. D'ailleurs, TotalEnergies s'est engagée dans les énergies renouvelables. Mais en même temps, on doit produire aujourd'hui l'énergie que vous utilisez tous pour utiliser des voitures, des avions, des bateaux. Tout ça, ça fonctionne avec du pétrole. Voilà pourquoi on investit encore en Ouganda.