Total devient le partenaire fondateur du Cathay Smart Energy Fund

Girish Nadkarni (GN) / La technologie s’est complètement démocratisée.

GN / La Chine n’est pas simplement un immense marché, c’est un pays leader en termes d’innovation. La combinaison de ces deux facteurs, un peu comme aux USA, en fait un marché que nous ne pouvons ignorer.

Bertrand de la Noue (BDLN) / En matière d’innovation, la Chine a de grandes ambitions Particulièrement dans le domaine des véhicules électriques, de la robotique, de l’intelligence artificielle…

Plusieurs facteurs sont à l’œuvre. Le premier, c’est le volontarisme politique. En Chine, la promotion de l’innovation vient du sommet de l’Etat.

GN / Tout change très vite. Si vous n’êtes pas paranoïaque, si vous ne regardez pas en permanence dans le rétroviseur, vous vous mettez en danger.

BDLN / Aux USA, vous avez une Silicon Valley, en Chine vous en avez au moins 3. Le hub de Pékin, spécialisé dans le logiciel, l’intelligence artificielle… La zone de Shanghai - Hangzhou, plutôt axée sur la logistique, le e-commerce, avec par exemple Alibaba. Et puis vous avez Shenzhen, la capitale mondiale du matériel informatique. L’innovation y afflue, parce qu’on y trouve tout à portée de main.

GN / Nous sommes une entreprise de l’énergie, c’est donc sur ce secteur que va porter notre intérêt.
Les systèmes intelligents, de distribution, les renouvelables, le stockage… C’est tous ces domaines que nous visons.

La mobilité partagée est un domaine crucial, c’est là que se jouent les bouleversements de l’écosystème automobile : comment on fabrique une voiture, comment on l’utilise. Nous voulons avoir ce secteur à l’œil, et y jouer un rôle. Personne ne sait comment tout cela va évoluer, une manière d’y prendre part, c’est le capital investissement.

BDLN / La Chine prend la tête de la course. C’est important pour nous de surveiller, de comprendre ce qui s’y joue, comment tirer parti de ces entreprises innovantes.

GN / Chez TEV, nous prenons de la hauteur. Nous guettons l’horizon. Nous surveillons les innovations, les pays d’où elles émergent, les nouvelles technologies, qu’elles constituent une opportunité ou un risque.

À travers Cathay, nous mettons le pied dans la porte en Chine. Nous apportons à Cathay notre expertise technologique, en particulier dans le domaine de l’énergie.
Et comme il s’agit d’un accord de type « club », d’une approche collaborative, nous les orienterons vers des domaines qui nous intéressent. Et les échanges entre nous seront réciproques.

Nous appliquons la « stratégie des haltères », où le poids est réparti aux deux extrêmes. Nous investissons la plupart de nos fonds dans des entreprises qui ne sont plus à risque : elles ont des clients, qui les paient, elles ont une dynamique, elles ne vont pas lutter dix ans pour survivre.

D’un autre côté, pour ne pas passer à côté de technologies bourgeonnantes, nous investissons dans les jeunes pousses, elles sont à un stade très préliminaire de développement, mais elles ont le potentiel, si elles réussissent, de changer complètement la donne. C’est sur ces deux extrêmes que nous concentrons notre stratégie.